Le Népal entre en scène

Dans un article précédent j’ai pu vous parler de notre reportage sur le théâtre, rappelez-vous de ce petit village de Sirubari dans lequel j’ai pu être confronter à des situations pour lesquelles je ne pouvais rien faire entre une femme et deux petites filles battues. J’ai également pu y faire, comme d’habitude, de belles rencontres.

Voici le lien de la vidéo: https://www.youtube.com/watch?v=J6wYLmGCnpY&t=3s

N’hésitez pas à faire des retours!

Une maternité se faisant attendre

Au village de Salmé la maternité est de plus en plus attendue. Ici, les femmes, après leur accouchement ne restent pas à la maternité ou très peu de temps. Même si j’étais déjà consciente de la chance que nous avons en France avec nos moyens humains et matériels en ce qui concerne la santé j’ai pu, encore une fois, vivre une expérience très enrichissante, mais aussi émouvante. Mercredi dernier, lorsque nous arrivons sur le chantier je me rends compte qu’une femme est en train d’accoucher dans une salle du L-Post (bâtiment dans lequel une infirmière et une personne médecin mais non qualifiée restent présents pour les premiers soins), je demande au médecin si tout se passe bien il me répond que non car le bébé est en train d’arriver par le siège, la femme n’est jamais venue voir un médecin pendant sa grossesse du coup personne n’a pu se rendre compte avant le terme que le fœtus étais mal positionné. Par chance, aujourd’hui est un jour exceptionnel pour le village de Salmé, la fin d’un programme de vaccination donc plusieurs médecins dont une sage-femme ont fait le déplacement et peuvent aider la jeune femme de 25 ans à accoucher.

Environ deux heures plus tard j’entends des cris (non des pleurs) de nourrisson, les médecins ont réussis à le sortir. Et on me demande si je veux rentrer, par respect pour la jeune maman je demande sont autorisation et elle dit oui, une fois dans la salle j’assiste à une épisiotomie assez importante (ici la péridurale n’existe pas) du au fait que le nourrisson soit arrivé par le siège (pardonnez-moi d’être aussi précise mais je tenais à ce que vous sachiez des conditions dans lesquelles les femmes accouchent). A côté, le nourrisson en train de se faire réanimé car il a, lui aussi, souffert pendant cette venue au monde. Je trouve que je n’ai pas ma place ici et il m’est difficile de rester dans cette salle, je préfère sortir. Quelques minutes plus tard, la sage-femme sort du bâtiment pour présenter la petite fille aux villageois qui attendent dehors et là par surprise, elle me tend la petite fille dans les bras, je n’ai pas trop eu le temps de réaliser ce qu’il venait de se passer que j’avais déjà un nourrisson d’à peine quelques heures entre mes mains, ce fût un moment assez émouvant pour ma part. De plus, la sage-femme et une infirmière me demandent de choisir un prénom pour l’enfant, par respect pour la maman j’ai refusé et aussi car je trouvais que ce n’était pas mon rôle.

Après avoir discuté avec le médecin j’apprends que la jeune maman doit repartir (à pied) chez elle le soir même de son accouchement, j’explique au médecin que cela me paraît difficile pour cette femme de marcher après une épisiotomie et surtout après un accouchement en lui-même. Il revient me voir quelques minutes plus tard et m’annonce que la femme restera dormir ici dans une des salles du L-Post et partira le lendemain matin. En une seule journée j’ai pu passer par beaucoup d’émotions: De l’angoisse pour cette femme et le bébé, de la joie en apprenant qu’ils s’en sortent bien tous les deux et aussi émue en portant ce bébé qui venait tout juste de se battre pour rester en vie. Dans la future maternité, les femmes pourront rester quelques jours après l’accouchement dans une chambre pour pouvoir se reposer. Des médecins devraient être également plus présents pour les accouchements.

Concernant l’avancée des travaux, la première lisse vient d’être coulée et les murs de la maternité ne devraient plus tarder à être posés. Que d’aventures encore une fois, ce voyage sera définitivement pour moi un bon en avant pour ma vie future, une façon de voir et vivre les choses tout comme ce moment où j’ai appris à relativiser: En effet, ici, au Népal, il faut apprendre avant tout à rester calme tout comme la dernière fois où j’ai essayé de rentrer sur Katmandou.  Pour le voyage du village de Salmé à Katmandou il y a deux solutions: Descendre à pied à l’arrêt de bus se trouvant à environ deux heures de marche ou alors prendre un camion depuis le village pour descendre jusqu’à Trisuli, à environ 3 heures et là ensuite prendre un bus pour Katmadou. La dernière fois nous avons voulu, avec Karine l’architecte, descendre à pied prendre le bus, malheureusement j’ai fait une belle chute dans un ravin à 6 heures du matin, heureusement il  y a eu plus de peur que de mal.  Cette fois-ci je décide de prendre un camion pour éviter de tomber  surtout que cette fois-ci je suis seule donc personne pour m’aider à remonter. Je me renseigne la veille de mon départ pour savoir si oui non un camion descendait le lendemain pour Trisuli, la personne me dit que oui mais il faut venir à 6h devant son magasin. Le lendemain j’arrive donc à 6h devant son shop et j’attends, un camion est garé juste devant, cela doit être celui avec lequel je vais voyager. Le responsable du magasin se lève et me dit que non, en fait le camion ne partait pas d’ici mais d’un peu plus loin il me dit de descendre seule à l’arrêt de bus.  Il est déjà 6h15 le bus part dans 1h15 je n’ai pas le temps de descendre, entre temps, Bouddha un jeune homme arrive et se met à discuter avec le responsable du magasin et ils me disent que je vais descendre avec Bouddha prendre le bus pour Katamdou, à ce moment là j’espère qu’il connaisse un raccourci pour ne pas louper le bus. Nous arrivons à l’arrêt il est 7h40, le bus est parti depuis 10 minutes, dans ma tête nous allons passer la nuit chez l’habitant et non Bouddha décide de continuer de marcher pour rattraper le bus. Sur la route nous croisons des personnes en train de travailler dans leur maison, l’un d’entre eux nous dit qu’il a le numéro du chauffeur de bus et qu’il va lui téléphoner pour nous dire de nous attendre.  Environ 20 minutes plus tard nous apercevons le bus, quel soulagement, après avoir marché pendant près de deux heures en pleine vallée, voyager pendant 9 heures en bus, me voilà arrivée à Katmandou. Place aux vacances de fin d’année.