Salmé, naissance d’une maternité

Cette fois-ci je me rends seule au village de Salmé situé à plus de 1800 mètres d’altitude car mon binôme, quant à lui doit filmer le début des travaux du village de Lamjung. Quand nous partons pour Salmé il est difficile de savoir quand nous allons arriver et par quel moyen de transport. Cette fois-ci après environ 6 heures de bus c’est en moto que je me rends au village, c’est une première pour moi! De nature peureuse sur les deux-roues j’ai pu être servie car ils nous a fallu 3 heures sur des routes caillouteuses pour atteindre le village.

Une fois sur place j’ai pu me rendre compte que le chantier était suspendu pendant quelques jours pour les élections législatives et régionales. Les ouvriers ont décidé d’arrêter de travailler quelques jours avant les élections, pendant et un jour après, le village était plein, certaines femmes se sont vêtues de leur plus beau costume pour l’occasion. Quant aux hommes j’ai été très surprise comment les élections peuvent vite devenir une véritable occasion de boire à un point de ne plus pouvoir placer des mots pour en faire une phrase correcte. Les policiers et une opération sentinelle sont présentes pour veiller au bon fonctionnement des opérations. Le jour du vote les femmes et les hommes sont séparés, ils ne sont pas dans la même file d’attente. Entre 7h et 17h plus de 2000 personnes vont se déplacer jusqu’à marcher plus de deux heures pour venir voter, le soir les personnes de la commission de vote et les soldats repartent avec les urnes en camion pour tranférer les résultats.

Pendant cette semaine j’ai pu être touchée par ces femmes, fortes et courageuses. dont leur vie n’est pas toujours rose ici. La plupart d’entre elles accouchent seules chez elle et certaines viennent au poste de secours, construit en attendant l’ouverture de la maternité. J’ai pu assister à un accouchement, du moins le début! Le futur papa ne peut pas être au près de sa femme pendant l’accouchement il doit donc attendre dehors que le travail se fasse. Nous avons pu discuter avec lui et loin d’être rassuré il souhaite à ce que Karine (l’architecte du projet) et moi entrions dans la salle d’accouchement pour aider l’infirmière présente. N’ayant pas de compétences dans ce domaine et nous voulant pas aggraver les choses nous avons essayé de lui expliquer qu’il était impossible pour nous d’y entrer. Après plus de 15 heures de travail et de souffrance la femme enceinte est transportée en camion dans la ville la plus proche pour terminer l’accouchement, 3 heures de camion en montagne pour rejoindre la ville de Trisuli où elle a pu accoucher d’un garçon pesant 4 kilos.

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Le futur papa 

Cette semaine j’ai également pu avoir d’agréables surprises comme celle de découvrir un joli  nid dans lequel l’épique loge jusqu’à la fin de travaux, prévus pour fin avril. Une douche froide, mais une douche, par contre pour le shampoing pour moi il m’est impossible de le faire sous l’eau froide du coup je me débrouille avec les moyens du bords. Ici, il faut savoir se débrouiller pour obtenir ce que l’on souhaite. Tu veux du pain ? Fabriques un four et mets-toi aux fourneaux. Du pain, des crêpes, ou encore de la confiture, de bonnes dégustations culinaires me rappellent notre beau pays, la France.

Après une semaine il est temps de rentrer en ville, comme d’habitude il faut se débrouiller pour pouvoir trouver un moyen de transport. Départ à 5h30 pour 1h30 de marche, lampe frontale et chaussures enfilées, en route. Sur le chemin j’ai pu me faire une belle frayeur, j’ai chuté dans le ravin et heureusement j’ai pu me rattraper à l’herbe pour arrêter de continuer de débouler dans le vide et une terrasse a pu également me permettre de ne pas finir à l’hôpital ou pire encore. Une fois remise de mes émotions nous repartons et nous arrivons à l’arrêt de bus, il nous faut attendre 45 minutes avant le prochain bus pour Katmandou qui lui mettra environ 8 heures pour rentrer sur Katmandou.

Dans toutes ces aventures que je peux vivre aucune ne me fait regretter d’avoir pris ce billet d’avion pour cette expérience au Népal. Je souhaite à tout le monde de pouvoir en faire autant, au fil des jours je prends conscience de plusieurs choses et cette population m’apprend à vivre au jour le jour et surtout de prendre le temps de vivre!!

 

 

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